Le fonds Jacques et Raïssa Maritain de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNU) est remarquable tant par sa densité historique et scientifique que par sa volumétrie, elle constitue une source de premier ordre pour l’étude de la pensée et de l’œuvre de Jacques (1882-1973) et de Raïssa Maritain (1883-1960) et, au-delà, pour l’histoire spirituelle, intellectuelle, artistique et politique du 20e siècle.
Il est constitué de plusieurs ensembles :
- l’œuvre des Maritain : notes et dossiers de travail, brouillons manuscrits, dactylogrammes, épreuves d’imprimerie ainsi qu’une collection complète de leurs ouvrages et contributions dans leurs différentes éditions et traductions.
- la correspondance de Jacques, de Raïssa et de Véra Oumançoff (la soeur de Raïssa ), soit environ 46 000 lettres reliées à plus de 6 000 correspondants d’horizons variés (intellectuels, politiques, écrivains, artistes religieux et religieuses) auxquels s’ajoutent les membres de la famille (Geneviève Favre, mère de Jacques, Jeanne Garnier-Maritain, sa sœur, et Evelyne Garnier, sa nièce),
- 17 fonds particuliers,
Eléments mobiliers et objets, constitutifs de la « chambre de Raïssa Maritain » ; des œuvres d’art, en particulier des tableaux offerts par des amis peintres, une collection de photographies témoignant des sphères privée, spirituelle et académique des Maritain ; divers dossiers relatifs à la Guerre d’Espagne, à l’antisémitisme, à l’Action Française, à la France Libre et à la Résistance, à l’Ecole Libre des Hautes Etudes cofondée par le philosophe à New York en 1942 ou encore ses dossiers relatifs à son poste d’ambassadeur auprès du Saint-Siège occupé de 1945 à 1948. D’autres fonds de papiers privés complètent encore cet ensemble : papiers Jules Favre, grand-père maternel de Jacques, papiers Geneviève Favre, papiers Achsa Belkind, filleul des Maritain, spécialiste des langues sémitiques anciennes et fille d’Israël Belkind, l’un des fondateurs du groupe des Bilouim à l’origine de la première vague d’émigration de Juifs de Russie vers la Palestine dans les années 1880 ; papiers Roland Dalbiez, philosophe et disciple de Jacques Maritain, spécialiste de Freud.
- un fonds photographique.
- une bibliothèque d’environ 9 000 volumes, bibliothèque privée des Maritain. Composée de monographies et de périodiques, elle est le miroir des territoires intellectuels du couple, à la croisée de plusieurs domaines : philosophie, littérature, théologie, spiritualité et mystique, art mais aussi sciences. Parmi les œuvres littéraires et les essais, il convient de relever la présence d’environ 2 000 ouvrages dédicacés formant autant de témoignages des « grandes amitiés » des époux (Léon Bloy, Jean Cocteau, Paul Eluard, André Gide, Julien Green, Max Jacob, Marc Chagall, Jean Hugo, Gino Severini entre autres). Parmi les revues présentes dans le fonds figurent essentiellement celles auxquelles Jacques Maritain a étroitement collaboré durant l’entre-deux-guerres : Nova et Vetera, La Vie Spirituelle, Vigile, Esprit, La Vie Intellectuelle, Etudes Carmélitaines, Revue des Jeunes, Revue Universelle, La Documentation Catholique, La Revue Thomiste.