Bibliothèque personnelle d'Ignace Meyerson (1888-1983)
Notice créée le 27/10/2017Collection : Université Paris Est Créteil Val-de-Marne (UPEC)
Originaire de Varsovie, Ignace Meyerson (1888-1983) arrive à Paris en 1906 et y retrouve son oncle Émile Meyerson, philosophe et historien des sciences. De 1907 à 1920, il poursuit des études de sciences naturelles, de médecine et de philosophie et développe des travaux de physiologie musculaire et nerveuse. En 1915, il entre comme interne dans les services de Ph. Chaslin et J. Nageotte à l’hôpital de la Salpêtrière. Il se lie à P. Curie et Ch. Seignobos. Inscrit au parti socialiste en 1908, il noue des liens étroits avec Victor Basch et Jeannette Halbwachs. A la fin de la guerre, Meyerson devient chef adjoint au laboratoire de psychologie de l’asile clinique de Sainte-Anne. Il remet en route le Journal de psychologie normale et pathologique et est élu, en 1920, secrétaire de la Société française de psychologie (fonction qu’il exerce jusqu’en 1938) et secrétaire général de la Fédération des sociétés françaises des sciences philosophiques, historiques, philologiques et juridiques. En 1921, il est nommé chef de travaux au laboratoire de psychologie physiologique de l’École pratique des hautes études. En 1922, il commence la traduction de la Traumdeutung de S. Freud. Cette traduction est publiée en 1926. Naturalisé français en 1923, il devient directeur-adjoint au laboratoire de psychologie physiologique de l’École pratique des hautes études. Entre 1927 et 1938, il mène une série de recherches sur les grands singes au Muséum d’histoire naturelle et à l’Institut Pasteur. A partir de 1928, il est chargé de cours de psychologie à la Sorbonne.
Réfugié dès le début de la Seconde Guerre mondiale à Toulouse, il est détaché par le ministère pour enseigner la psychologie à la faculté des lettres. Relevé de ses fonctions le 19 décembre 1940, il continue clandestinement son enseignement et crée la Société toulousaine de psychologie comparative. Après l’invasion de la zone sud, il dirige le journal clandestin de l’Armée secrète du Sud-Ouest. A la fin de la guerre, il est réintégré et mis à disposition du recteur de Toulouse pour donner un enseignement à la faculté de lettres. En 1947, il soutient sa thèse de doctorat, Les fonctions psychologiques et les œuvres. En 1951, il est nommé directeur d’études à la 6e section de l’École pratique des hautes études. Il y crée le Centre de recherches de psychologie comparative. Meyerson a également dirigé le Journal de psychologie, qui après la création de Psychologie française, en 1950, a cessé d’être l’organe de la Société de psychologie.Meyerson, père fondateur de la psychologie historique, objective et comparée, représente — avec Henri Wallon, L-S. Vygostky, Jerome Bruner et Philippe Malrieu — l'un des penseurs de référence de ce que l'on appelle la psychologie historico-culturelle, qui s'oppose aux réductionnismes positivistes en psychologie, en particulier dans le champ des théories cognitivo-comportementales. Jean-Pierre Vernant le reconnaissait comme son maître.
La bibliothèque personnelle d'Ignace Meyerson a fait l'objet d'une donation de la part de sa veuve, Mme Claire Bresson. Ce fonds est encyclopédique et témoigne de des intérêts intellectuels très nombreux de Meyerson : la médecine et la philosophie, objets de ses études, mais aussi la psychologie, voie vers laquelle il s'est orienté. Fondateur de la psychologie comparative, sa réflexion a accompagné l'essor des sciences humaines et sociales. Il a constitué également une belle collection littéraire et de beaux-arts (intérêt qu'il a partagé avec sa compagne, Claire Bresson, qui était peintre). Ami d'un certain nombre d'artistes, son appartement recelait un grand nombre d'oeuvres d'art données par les artistes eux-mêmes en gage d'admiration pour ce psychologue qui savait si bien leur parler et les faire parler de leur travail. Ce fonds est constitué d'environ 10.000 ouvrages, de collections de revues et de plus de 3.000 tirés à part. Une salle a été installée spécialement à la Bibliothèque du Campus Centre de l'UPEC pour accueillir ce fonds niveau recherche.
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