Fonds Emmanuel Mounier (1905-1950)

Brillant élève de Jacques Chevalier, agrégé de philosophie en 1927, Emmanuel Mounier publia La Pensée de Charles Péguy en collaboration avec Georges Izard (Plon, 1929). Il fonda la revue Esprit en 1932 et y signa un manifeste où la "révolution personnaliste et communautaire" qu’il prônait, s’opposait à la fois à l’individualisme libéral et au collectivisme d’État. Dès lors, sa vie, sa carrière et son œuvre sont confondues avec l’existence de la revue.
Après l’interdiction de la revue en 1941, Mounier passa dans la clandestinité. Dès la Libération, la revue s’inscrivit au cœur des problématiques de la reconstruction ; Mounier révisa ses positions anticommunistes et accompagna même un temps les positions du Parti.
Sur le plan philosophique, Emmanuel Mounier revendiqua le personnalisme comme l’une des voies de l’existentialisme chrétien au travers de l’Introduction aux existentialismes (1947). Il mourut en 1950.

Ce fonds contient les Carnets d’Emmanuel Mounier (journal de réflexions et reflet de ses échanges intellectuels avec ses amis), de nombreux textes d’articles publiés, des notes de cours et des notes de travail (dont un certain nombre de fiches). Un nombre significatif d’archives concernent les débuts de la revue Esprit (les premiers congrès et les journées d’études), ainsi que la naissance de la collection "Esprit" au Seuil. Cet ensemble complète les archives déposées par la revue Esprit qui couvrent les années 1950-1970. D’autre part, certains documents concernent les activités d’Emmanuel Mounier à Uriage. La correspondance contient beaucoup de lettres dactylographiées par Paulette Mounier : il s’agit notamment de lettres envoyées par Emmanuel Mounier que Paulette Mounier a collectées pour compléter le fonds et pour préparer la publication des Carnets, qui comprennent des extraits de lettres d’Emmanuel Mounier. Il a aussi entretenu une correspondance importante avec Nicolas Berdiaeff, Jean Guitton, Paul-Louis Landsberg et Jacques Maritain.