Fonds Aimé Bonpland (1773-1858)

Notice créée le 14/05/2018

Collection : Société des Sciences Naturelles de la Charente-Maritime

Titre : Fonds Aimé Bonpland (1773-1858)
Description :
Aimé Jacques Alexandre Goujaud dit Bonpland, né le 29 août 1773 à La Rochelle et mort le 11 mai 1858 à Paso de los Libres en Argentine, est un botaniste français. Fils du chirurgien Jacques-Simon Goujaud, et de Marguerite-Olive de La Coste, il a un frère Michel-Simon (1770-1850) et une sœur Élisabeth-Olive (1771-1852).
Vers 1790, il quitte La Rochelle pour retrouver son frère Michel qui étudie la médecine à Paris. Durant cette période, Aimé Bonpland se lie d'amitié avec un autre étudiant en anatomie, Marie François Xavier Bichat. À partir de 1791, ils fréquentent également les cours de botanique donnés au Muséum national d'histoire naturelle où leurs professeurs sont les célèbres Jean-Baptiste de Lamarck, Antoine Laurent de Jussieu et René Desfontaines.
En 1794, les deux frères Goujaud-Bonpland s'engagent dans l'armée comme médecins. Aimé Bonpland s'engage dans la marine comme chirurgien, il sera affecté à l'hôpital de Rochefort puis à Toulon. À la fin de son service militaire, en 1795, Aimé Bonpland retourne à Paris poursuivre ses études qu'il termine en 1797.
À cette époque, les talents d'Aimé Bonpland pour la botanique sont déjà reconnus par ses professeurs. Il passe de plus en plus de temps dans les serres du Jardin des Plantes où André Thouin lui fait découvrir les techniques d'acclimatation des plantes exotiques. Sa réputation naissante lui permet d'être désigné comme naturaliste afin d'accompagner Louis Antoine de Bougainville (1729-1811) pour une seconde expédition autour du monde. Son frère Michel rentre à La Rochelle et Bonpland prépare ce qui doit être, à cette époque, la plus grande expédition scientifique française jamais entreprise.
En 1798, à Paris, Aimé Bonpland va alors faire la rencontre du déjà célèbre baron prussien Alexander von Humboldt (1769-1859). Ce jeune savant a déjà visité l'Europe en compagnie du naturaliste et écrivain allemand Georg Forster. Partout où passe Alexander Humboldt, ses connaissances en géologie, botanique, astronomie, mathématiques, langues etc. font forte impression dans les milieux scientifiques. Bonpland et Humboldt se lient d'amitié très rapidement tant leurs passions pour les voyages et les sciences les rapprochent.
Entre temps l'expédition Bougainville a changé de responsable, c'est maintenant Baudin qui doit conduire cette mission. Nicolas Baudin a d'ailleurs proposé à Humboldt de faire partie de cette expédition, mais comme passager payant. Après une longue période sans nouvelles, on informe Bonpland et Humboldt que l'expédition prévue n'aura finalement pas lieu. Napoléon Bonaparte vient en effet d'arriver au pouvoir, les caisses de l'État sont vides et les projets ont changé.
Peu de temps après cette nouvelle, Humboldt propose à Bonpland de financer lui-même une expédition pour aller en Égypte rejoindre l'équipe scientifique qui vient de partir pour la Campagne d'Égypte.

L’expédition 1799-1804

L'expédition Humboldt et Bonpland arrive à Marseille, d'où ils doivent s'embarquer pour l'Algérie afin de regagner, plus tard, l'Égypte et l'équipe de scientifiques emmenée par Napoléon. Après deux mois d'attente, ils apprennent que l'Algérie vient d'interdire l'entrée sur son territoire aux Européens. Décidés à mener leur expédition, les deux savants partent à pied pour l'Espagne. Ils gagnent successivement Barcelone, Valence puis Alicante, mais sans trouver de bateau pour l'Orient. Face à ces problèmes, ils changent leur destination, ce sera l'Amérique latine.
Durant le voyage c'est Bonpland qui a fait le plus gros travail botanique en réalisant une quantité impressionnante de descriptions d'espèces nouvelles.
Ils sont de retour en France à Bordeaux le 3 août 1804.
Quand Bonpland arrive à Paris, le Muséum ne lui propose pas le poste de naturaliste qu'il espérait. Humboldt rédige les publications de géographie, d'astronomie et de zoologie alors que Bonpland se concentre sur celles de botanique. Bonpland entreprend alors le classement et la publication des 60 000 spécimens botaniques ramenés dont il fait don au Muséum national d'histoire naturelle. Durant ces années Bonpland fréquente notamment le futur général et célèbre homme politique sud-américain Simón Bolívar.
Il entreprend un court voyage à travers l'Europe où il retrouve, à Milan, Humboldt et Gay-Lussac qui vont à Berlin. Humboldt qui trouve que Bonpland ne publie pas assez rapidement les résultats botaniques lui demande alors d'envoyer à Berlin une partie des échantillons afin que Carl Ludwig Willdenow (1765-1812) les décrive. Bonpland, qui préfère la nature au travail de bureau, fera traîner la demande mais confiera finalement à Willdenow, en 1807 à Paris, une partie des spécimens pour lesquels il existe plusieurs parts. La majorité des spécimens, restés au Muséum, sera finalement décrite par le jeune botaniste allemand Karl Sigismund Kunth.
Lorsque Étienne Pierre Ventenat le botaniste du jardin de Malmaison, la résidence de l'impératrice Joséphine, décède en 1808 c'est Bonpland qui le remplace. Devenu intendant général des domaines de Malmaison (et de Navarre par la suite), il reprend avec Pierre-Joseph Redouté la description des plantes cultivées dans ce jardin. Le jardin de Malmaison est à cette époque très prestigieux et reçoit toutes les plantes rares ramenées des campagnes Napoléoniennes ainsi que les présents faits à Joséphine, véritable passionnée de botanique, des grandes expéditions scientifiques de l'époque. Bonpland concentre alors toute son énergie dans la gestion du jardin et dans l'acclimatation et la multiplication d'espèces exotiques. Pour Joséphine, il entreprend de nombreux voyages à travers l'Europe, en quête de plantes pour embellir davantage les jardins de Malmaison. En quelques années Bonpland acclimate des centaines d'espèces alors inconnues. Le jardin, également parc zoologique, devient incontournable en Europe pour tous les botanistes et amateurs de plantes et accueille notamment la plus grande serre d'Europe.
Il décrit leurs caractères botaniques et leurs propriétés dans Plantes équinoxiales (1808-1816) et offre cette collection au Muséum national d'histoire naturelle de Paris.
Le 15 décembre 1817, il est élu correspondant de l’Académie des sciences (section de botanique).
En 1816, il s'embarque avec diverses plantes européennes à destination de Buenos Aires où il avait obtenu un poste de professeur d'histoire naturelle. Après son arrivée, il commence à explorer l'Amérique du Sud. Il crée à Santa Ana (dans le Corrientes à l’époque) une plantation. Il découvre par la suite le secret de la germination du maté, jusque-là plante sauvage, ce qui permet désormais de le cultiver à grande échelle. En exploration dans le nord de l'Argentine en 1821, il est arrêté par les troupes du dictateur du Paraguay, le docteur Francia, qui le maintient otage en résidence surveillée jusqu'en 1831. Durant sa détention, il reprend son métier de médecin auprès des Indiens Guaranis, monte une menuiserie, un hôpital, une pâtisserie, une distillerie et élève des troupeaux constitués par le troc de son exercice de la médecine.
Une fois libéré, il s'installe au Brésil à San Borja où il reprend ses expériences agricoles et multiplie les va-et-vient entre ses résidences du Brésil, de l'Uruguay et de l'Argentine. Il meurt en 1858 à Paso de los Libres dans sa 86e année, sans jamais être retourné en France, malgré des souhaits répétés de revoir son « meilleur et le plus illustre des amis » : Alexander von Humboldt.
On lui doit la partie botanique du Voyage en Amérique, la Description des plantes rares de la Malmaison (1813) et une Vue des Cordillères et monuments indigènes de l'Amérique (1819). Ses manuscrits ont été acquis par la France.

Producteur : Bonpland, Aimé (1773-1858)
Type de documents :
Sujet(s) : Botanique
Cote : Réf. Arch n° : 68 ; 95
Volumétrie : 12 liasses + plusieurs feuillets
Langue des documents : français
Instrument de recherche : Catalogue des Archives : base en ligne ou au format pdf
Droits : Consultation sur demande
Couverture : 1804
Notice modifiée le 21/02/2019