Fonds Albert Châtelet (1883-1960)
Notice créée le 29/08/2019Collection : Archives départementales du Pas-de-Calais
Titre : Fonds Albert Châtelet (1883-1960)
Description :
Albert Châtelet naît le 24 octobre 1883 à Valhuon. Après de brillantes études au collège de Saint-Pol-sur-Ternoise puis au lycée de Douai, il entre à l'École normale supérieure en 1904.
Agrégé de mathématiques quatre ans plus tard, il prépare une thèse d'arithmétique supérieure et devient professeur au lycée de Tours.
Docteur ès-sciences en 1913, il est chargé de cours à la faculté des sciences de Toulouse avant d’être nommé à Lille comme maître de conférences de mécanique pour la rentrée de 1914, mais la guerre l'empêche de prendre son poste. Mobilisé dans le service de santé aux armées, il est par la suite affecté à la commission d'artillerie navale dans le Morbihan.
En 1919, Albert Chatelet peut enfin prendre ses fonctions à Lille. Devenu professeur de mathématiques générales puis de mécanique rationnelle, il est élu doyen de la faculté des sciences en 1921. Il n'accomplit qu'un mandat, car il est appelé, en juin 1924, à prendre la succession de Georges Lyon comme recteur d’académie et président du conseil de l’université de Lille.
Albert Châtelet suscite la création de nombreux instituts (mécanique des fluides, radiotechnique, houille, institut agricole, stomatologie, médecine légale, institut commercial, etc.) et surtout l’édification de deux maisons d'étudiants, qu’il baptise des noms de Georges Lefèvre et de Georges Lyon. Il entreprend la construction de la nouvelle faculté de droit et prépare le transfert de celle de médecine sur le site de la future cité hospitalière.
En 1937 il prend la direction de l'enseignement du second degré sous le ministère Jean Zay (1937). Durant les trois ans où il exerce cette fonction, il participe à la rédaction des programmes et amorce la réforme des lycées, en créant les nouvelles "sixièmes".
Sa révocation par le gouvernement de Vichy l’amène à revenir aux activités scientifiques que ses responsabilités administratives ne lui permettaient plus d'exercer.
Il est nommé en mars 1941 professeur à la faculté des sciences de Caen, tout en étant en fait, depuis octobre, chargé de l’enseignement de l’arithmétique supérieure à la Sorbonne, puis devient titulaire de la chaire d'arithmétique et de théorie des nombres de cette dernière, en juillet 1945.
En 1949, il succède à Jean Cabannes aux fonctions de doyen de la faculté des sciences de Paris .
En 1954, Albert Chatelet part à la retraite mais n'interrompt pas totalement ses activités. Ancien directeur des Mouvements de jeunesse et de l’Éducation populaire en juillet 1945 et juillet 1946, il préside la "Commission de réforme des programmes scientifiques des classes préparatoires aux grandes écoles et des examens de propédeutique des facultés des sciences" (1949) ou, à partir de 1958, le Bureau universitaire de statistique (dédié à l’orientation des étudiants, par le biais de journées d’étude et de publications, en collaboration étroite avec l’Institut pédagogique national), mais soutient aussi le mouvement scout (comme président des Éclaireurs de France entre 1937 et 1945) et la Fondation "Sanatorium étudiant de France".
Il est nommé pour cette carrière et cet engagement sans faille grand officier de la Légion d’honneur le 10 février 1955 et commandeur des palmes académiques le 2 juillet 1956.
Engagé politiquement à gauche, il est élu président de l’Union rationaliste en juillet 1955, organise des colloques pour la solution du problème algérien, et prend la tête du comité Maurice Audin contre la torture. En 1958, il s’oppose au retour au pouvoir de Charles de Gaulle et combat le projet constitutionnel du Général. Il entre alors au sein de l’Union des forces démocratiques, aux côtés de François Mitterrand et de Pierre Mendès France entre autres, et accepte d’être leur candidat à l’élection présidentielle indirecte de décembre 1958, où il recueille plus de 8 % des suffrages.
Décédé le 30 juin 1960 des suites d'une opération, Albert Châtelet laisse le souvenir d'un grand mathématicien et d’un grand administrateur, mais surtout celui d’un homme de cœur dont la carrière exemplaire n'a altéré ni la simplicité, ni la générosité ou la bienveillance.
Le fonds Châtelet regroupe toute une série de documents habituels pour des archives privées (correspondance, discours, photographies, etc.), mais également des diplômes, des décorations et une très belle bibliothèque des travaux scientifiques et manuels scolaires publiés par Albert Châtelet.
Agrégé de mathématiques quatre ans plus tard, il prépare une thèse d'arithmétique supérieure et devient professeur au lycée de Tours.
Docteur ès-sciences en 1913, il est chargé de cours à la faculté des sciences de Toulouse avant d’être nommé à Lille comme maître de conférences de mécanique pour la rentrée de 1914, mais la guerre l'empêche de prendre son poste. Mobilisé dans le service de santé aux armées, il est par la suite affecté à la commission d'artillerie navale dans le Morbihan.
En 1919, Albert Chatelet peut enfin prendre ses fonctions à Lille. Devenu professeur de mathématiques générales puis de mécanique rationnelle, il est élu doyen de la faculté des sciences en 1921. Il n'accomplit qu'un mandat, car il est appelé, en juin 1924, à prendre la succession de Georges Lyon comme recteur d’académie et président du conseil de l’université de Lille.
Albert Châtelet suscite la création de nombreux instituts (mécanique des fluides, radiotechnique, houille, institut agricole, stomatologie, médecine légale, institut commercial, etc.) et surtout l’édification de deux maisons d'étudiants, qu’il baptise des noms de Georges Lefèvre et de Georges Lyon. Il entreprend la construction de la nouvelle faculté de droit et prépare le transfert de celle de médecine sur le site de la future cité hospitalière.
En 1937 il prend la direction de l'enseignement du second degré sous le ministère Jean Zay (1937). Durant les trois ans où il exerce cette fonction, il participe à la rédaction des programmes et amorce la réforme des lycées, en créant les nouvelles "sixièmes".
Sa révocation par le gouvernement de Vichy l’amène à revenir aux activités scientifiques que ses responsabilités administratives ne lui permettaient plus d'exercer.
Il est nommé en mars 1941 professeur à la faculté des sciences de Caen, tout en étant en fait, depuis octobre, chargé de l’enseignement de l’arithmétique supérieure à la Sorbonne, puis devient titulaire de la chaire d'arithmétique et de théorie des nombres de cette dernière, en juillet 1945.
En 1949, il succède à Jean Cabannes aux fonctions de doyen de la faculté des sciences de Paris .
En 1954, Albert Chatelet part à la retraite mais n'interrompt pas totalement ses activités. Ancien directeur des Mouvements de jeunesse et de l’Éducation populaire en juillet 1945 et juillet 1946, il préside la "Commission de réforme des programmes scientifiques des classes préparatoires aux grandes écoles et des examens de propédeutique des facultés des sciences" (1949) ou, à partir de 1958, le Bureau universitaire de statistique (dédié à l’orientation des étudiants, par le biais de journées d’étude et de publications, en collaboration étroite avec l’Institut pédagogique national), mais soutient aussi le mouvement scout (comme président des Éclaireurs de France entre 1937 et 1945) et la Fondation "Sanatorium étudiant de France".
Il est nommé pour cette carrière et cet engagement sans faille grand officier de la Légion d’honneur le 10 février 1955 et commandeur des palmes académiques le 2 juillet 1956.
Engagé politiquement à gauche, il est élu président de l’Union rationaliste en juillet 1955, organise des colloques pour la solution du problème algérien, et prend la tête du comité Maurice Audin contre la torture. En 1958, il s’oppose au retour au pouvoir de Charles de Gaulle et combat le projet constitutionnel du Général. Il entre alors au sein de l’Union des forces démocratiques, aux côtés de François Mitterrand et de Pierre Mendès France entre autres, et accepte d’être leur candidat à l’élection présidentielle indirecte de décembre 1958, où il recueille plus de 8 % des suffrages.
Décédé le 30 juin 1960 des suites d'une opération, Albert Châtelet laisse le souvenir d'un grand mathématicien et d’un grand administrateur, mais surtout celui d’un homme de cœur dont la carrière exemplaire n'a altéré ni la simplicité, ni la générosité ou la bienveillance.
Le fonds Châtelet regroupe toute une série de documents habituels pour des archives privées (correspondance, discours, photographies, etc.), mais également des diplômes, des décorations et une très belle bibliothèque des travaux scientifiques et manuels scolaires publiés par Albert Châtelet.
Producteur : Châtelet, Albert (1883-1960)
Historique de conservation : Entré par voie de don en 1999
Type de documents :
Sujet(s) :
- théorie des nombres
- théorie des ensembles
- mécanique rationnelle
- enseignement des mathématiques
Cote : 81 J
Volumétrie : 8,3 ml
Langue des documents : français
Instrument de recherche : Inventaire en ligne
Fonds associés : Fonds François Châtelet (1925-1985) à l'IMEC
Droits : Accès libre
Couverture : 1872-1979