Fonds de l’entreprise d’horlogerie Ungerer

Notice créée le 17/09/2019

Collection : Archives départementales du Bas-Rhin

Titre : Fonds de l’entreprise d’horlogerie Ungerer
Description :
Jean-Baptiste Schwilgué (1776-1856) est un ingénieur horloger autodidacte né et mort à Strasbourg. Sa passion pour l'horlogerie remonte à l'enfance et il entre comme apprenti auprès d'un maître horloger à Sélestat, tout en continuant à se former en autodidacte en mathématiques et en astronomie. En 1813, il construit sa première horloge monumentale à Marckolsheim.
Sa réputation de brillant ingénieur parvient jusqu'à Frédéric Rollé, à la tête d'une fabrique de bascules. Rollé engage alors Schwilgué comme ingénieur dès 1823, et l'association devient officielle le 24 mars 1827, avec pour raison sociale "Rollé & Schwilgué". Schwilgué reçoit la Légion d'honneur en 1835. À partir de 1838 il s'attele au chantier de sa vie, la reconstruction de l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg et met fin à son association avec Frédéric Rollé. Le 2 octobre 1842, l'horloge est mise en mouvement en présence des membres du congrès scientifique réuni à Strasbourg.
À la mort de Jean-Baptist Schwilgué en 1856, son fils Charles poursuit l’activité sans parvenir à la prolonger au-delà de 1858. La Société Ungerer Frères est alors créée. Ces deux jeunes frères, Albert et Théodore Ungerer, s’étaient fait reparquer alors qu’ils étaient respectivement contremaître et ouvrier du chantier reconstruction de l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg. Vers 1910, est crée une section spéciale pour la réparation d'automobiles de toutes marques et la fabrication de pièces détachées. Par la suite, cette division va se spécialiser dans la rénovation des moteurs "diesel" pour camions et pour voitures de tourisme. La section horlogerie continue de prospérer.
Après la seconde guerre cependant, les grands marchés monumentaux se font plus rares et en 1957, la firme développe une nouvelle activité découlant de l'horlogerie, la fabrication d'engrenages pour l'industrie. Les années 60 représentent pour l'entreprise une période de crise. Jean Boutry, ancien commandant de bord rejoint l’entreprise par son mariage avec Edith Ungerer, fille de Théodore et devient P.D.G.
Malgré les efforts pour faire revivre les deux départements qui firent la fortune de l'entreprise, les pertes considérables accumulées de 1958 à 1966 obligent celle-ci à déposer le bilan une première fois le 18 septembre 1967. La société est cependant autorisée à maintenir son activité en vertu du concordat de décembre 1968. Le personnel, qui comptait jadis jusqu'à 70 employés, est réduit aux deux tiers. Au début des années 70, la stratégie s'avère payante. La fourniture de l'horloge astronomique de l'aéroport d'Orly-Ouest en est la preuve, tout comme l'astrolabe pour le Centre administratif de la communauté urbaine de Strasbourg, et l'horloge astronomique de la place des Halles, toujours à Strasbourg. Mais ces gros marchés ne suffisent pas à assainir la situation de l'entreprise. Les dettes insurmontables de la firme l'obligent à cesser son activité en janvier 1989. Les bâtiments, bien que délabrés, existent toujours rue Labroque. Jean Boutry s'est éteint en 1995.

Ce fonds d'horlogerie est unique en son genre, tant par sa nature que par sa qualité et son unité. Toutes les fonctions de l'entreprise y sont représentées. Ainsi les dossiers papiers s'accompagnent de nombreux documents iconographiques (plans, plaques de verres, photos et diapositives), voire d'objets. C'est pourquoi le fonds Ungerer peut être perçu comme quasi "complet". Cependant, les documents les plus anciens ne remontent guère au-delà de la fin des années 1850, et l'on s'interroge sur les archives correspondant à la première période de l'entreprise, qui, selon toute logique, commencerait en 1796. La période recouverte est tout de même suffisamment longue pour faire ressortir l'importance de l'entreprise dans la région, de même que les différentes phases de prospérité et de crise qu'elle a pu connaître. Les historiens des techniques trouveront quantité de précieux renseignements dans les dossiers de calculs et de recherche, et surtout dans les nombreux dessins et plans.
Producteur :
  • Schwilgué, Jean-Baptise (1776-1856)
  • Société Ungerer
Historique de conservation :
Le fonds Ungerer est entré aux Archives départementales du Bas-Rhin en juillet 1996, sous le régime juridique du don, celui de Mme Ghislaine Boutry, dernière gérante de la société. Son père, M. Jean Boutry, gérant et principal actionnaire de la société depuis 1964, avait prévu de son vivant une telle disposition alors qu'il savait imminente la fermeture définitive de l'entreprise.
Type de documents :
Sujet(s) :
  • Horlogerie
  • Engrenages
  • Industrie
  • Astrolabes
Cote : 73 J
Langue des documents :
  • Français
  • Allemand
Instrument de recherche :
Répertoire numérique des archives Ungerer (73 J 1-487, dont oubli de la cote 488). Inventaire méthodique des plans (73 J 489-585) : consultable en salle de lecture mais non reproductible. Les cotes ultérieures qui comprennent surtout des photos et plaques de verre ne sont pas classées.
Couverture : 1838-1991
Notice modifiée le 18/09/2019