Archives départementales des Vosges

Nées sous la Révolution française par la loi du 5 brumaire an V (26 octobre 1796), les archives départementales ont pour mission de collecter, classer, conserver et communiquer le patrimoine écrit du département : archives administratives, familiales, d’entreprises, documents iconographiques. La création des Archives départementales naît de la volonté politique de centraliser les archives de la Nation à l’échelon départemental, manifeste dès le décret du 20 avril 1790. Dans les Vosges, comme dans de nombreux autres départements, les archives sont tout d’abord conservées dans les locaux de la Préfecture : dans l’ancien collège des jésuites, actuellement école du Centre, puis dans les locaux de l’actuelle Préfecture construite en 1828. En 1808, un incendie épargne les archives mais elles souffrent tout de même de déclassements lors de leur évacuation temporaire des lieux. En 1841, le classement s’est amélioré même s’il ne suit pas les normes de 1817, par dérogation du ministre de l’Intérieur. Les archivistes successifs s’efforcent de compléter, de classer et de conserver les fonds dans des locaux les plus adaptés possibles. Le document le plus ancien conservé dans les Vosges est la charte d’Adalbéron II, évêque de Metz et frère de Thierry Ier, duc de Lotharingie, datant de 985. Ce diplôme de l’abbaye de Senones, coté 2 H 1, confirme à l’abbaye la possession de l’église de Vacqueville (aujourd’hui en Meurthe-et-Moselle) et de ses dépendances.
Les archives départementales ont ensuite à souffrir des conflits. La guerre franco-prussienne de 1870-1871 induit des complications administratives avec la fluctuation de la frontière conduisant à des extractions de documents dans les fonds par les autorités allemandes, réglées seulement après la Première Guerre mondiale. Le premier conflit mondial, quant à lui, conduit au déplacement de 70 caisses des archives les plus précieuses vers Montpellier. De nombreux documents sont détruits dans les communes suite aux occupations. La Seconde Guerre mondiale aura les mêmes effets : déplacement d’archives, destructions en communes. On déplore en particulier la disparition des archives du tribunal de grande instance de Saint-Dié, de deux services de la Préfecture, de l’Inspection académique, et de la plupart des dossiers des dommages de guerre de la Première Guerre mondiale.
L’après-guerre est pour les archives départementales des Vosges l’ère de l’épanouissement. La collecte se poursuit activement, si bien que les locaux de la Préfecture, malgré des rénovations, doivent s’assortir d’une annexe dans l’ancienne chapelle des Franciscains d’Épinal, puis d’une autre à Golbey. À partir du milieu des années 1970, l’effectif du personnel s’accroît. Dès avant la Décentralisation, le Conseil général entreprend la création d’un nouveau bâtiment situé à La Voivre. Les travaux commencent en 1986 et le nouvel écrin des Archives départementales ouvre ses portes le 18 avril 1988. Ce bâtiment permet notamment le stockage des 14 kilomètres linéaires que comptaient les collections à l’époque. La Décentralisation accélère l’étoffement de l’équipe qui atteint 18 personnes en 1991 et 27 à partir de 2011.