Fonds Jean-Henri Fabre (1823-1915)

Notice créée le 08/01/2018

Collection : Muséum national d'histoire naturelle (MNHN). Direction des bibliothèques et de la documentation

Titre : Fonds Jean-Henri Fabre (1823-1915)
Description :
Jean-Henri Casimir Fabre, né le 21 décembre 1823 à Saint-Léons (Aveyron), mort le 11 octobre 1915 à Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), est un homme de sciences, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste éminent, un écrivain passionné par la nature et un poète français de langues d'oc (et à ce titre félibre) et française, lauréat de l'Académie française et d'un nombre élevé de prix. Il peut être considéré comme l'un des précurseurs de l'éthologie, science du comportement animal, et de l'écophysiologie.
Les études de Jean-Henri Fabre montrent assez l'étendue de son savoir et l'éclectisme de ses goûts. Il entre d'abord à l'École Normale d'Avignon avec une bourse d'étude et obtient en août 1842 le Brevet supérieur permettant d'enseigner dans les écoles primaires supérieures. Il n'a que dix-neuf ans et son premier poste le conduit à Carpentras. Dès lors, Fabre enchaîne les titres et les diplômes. Il obtient le baccalauréat de lettres en 1845 et l'année suivante, celui de mathématiques.
En 1847, c'est une licence de mathématiques et en 1848 celle de physique. Après une brève pause jusqu'en 1854, il passe la licence de zoologie et soutient une thèse dans la même discipline l'année suivante, en parallèle d'une thèse en botanique. Marié une première fois en 1844 avec Marie-Césarine Villard, une institutrice originaire de Carpentras, Fabre perd deux enfants, Elisabeth et Jean, dans leur première année. Il est nommé en janvier 1849 en Corse et devient régent de physique à Ajaccio. Le premier enfant survivant, Antonine, y naît en 1850. Mais le climat de l'île force Fabre à revenir sur le continent en 1852, au lycée impérial d'Avignon. D'autres enfants naissent : Aglaé en 1853, Claire en 1855 et Jules en 1861. Mort en 1877, ce dernier est le dédicataire de la deuxième série des Souvenirs entomologiques. La carrière d'enseignant de Fabre est mouvementée. Connu pour ses méthodes nouvelles et sa pédagogie qui privilégie la classe en plein air, Fabre est chargé par le ministre Victor Duruy de donner des cours du soir pour adultes. Mais le fait d'exposer devant des jeunes filles la sexualité des plantes lui vaut une cabale qui le conduit à démissionner de l'enseignement en 1870. La famille Fabre entre dans une période de relative gêne car la guerre contre la Prusse empêche aussi le versement des droits d'auteurs pour les ouvrages de vulgarisation que Fabre écrit assidûment depuis 1864. Elle déménage donc à Orange, temporairement logée par un correspondant de Fabre, le professeur Vinert, puis dans une maison. Ce n'est qu'en 1879, que Jean-Henri Fabre s'installe définitivement à Sérignan du Comtat : il acquiert l'«harmas», une maison dont le jardin est si abandonné qu'il donne le nom à la demeure : harmas signifie friche ou terre vacante. Après la mort de sa première épouse, Fabre se remarie avec Marie-Joséphine Daudel en 1887. Trois enfants sont issus de cette union : Paul-Henri, Marie-Pauline et Anna-Hélène. La famille ne quitte plus le domaine. La notoriété de Fabre vient de son talent de vulgarisateur. Les lettres de ses admirateurs font état de sa grande capacité à discourir de sciences en tout genre dans un style élégant. C'est probablement cela qui explique la remarquable longévité de la relation entre Fabre et son éditeur Charles Delagrave, ainsi que le succès jusqu'à nos jours de certains de ses livres. Fabre publie de nombreux ouvrages à destination de la jeunesse, ainsi que des articles scientifiques. De fait, après sa démission de l'enseignement, Fabre se consacre exclusivement à l'écriture. Charles Delagrave lui confie la rédaction des livres scolaires pour les sciences et la lecture. Il associe d'abord Franklin-J. Malaguti à Fabre afin de faire bénéficier ce dernier de la renommée de son associé. Avec le temps, c'est Fabre qui devient une autorité et la parution des Souvenirs entomologiques le confirme. Outres les manuels scolaires, Fabre écrit aussi des ouvrages sur l'économie domestique, l'astronomie, la géologie. Il rédige les titres scientifiques des collections La Petite Encyclopédie des Sciences et La Science élémentaire. En ce qui concerne ses recherches, Fabre développe un grand réseau de correspondants. Deux personnes sont à l'origine de sa profonde passion pour la botanique et l'entomologie. Durant la période d'enseignement en Corse, Fabre admire la faune et la flore méditerranéenne. Il rencontre le botaniste Esprit Requien qui lui fait connaître Alfred Moquin-Tandon, autre herboriste. Ce dernier loge chez la famille Fabre lorsqu'il vient dans l'île et il encourage Jean-Henri Fabre à se tourner vers les sciences naturelles malgré le rang inférieur conféré à ces disciplines. Parallèlement, il incite Fabre à sauvegarder la langue provençale. Entre 1842 et 1895, Jean-Henri Fabre constitue un herbier et se passionne pour les insectes de sa région. Il collecte ainsi des milliers d'insectes toujours conservés à l'harmas, dans la salle des collections. Il donne donc ses lettres de noblesses à l'entomologie. Il a également mis en évidence plusieurs phénomènes, comme la reconnaissance des phéromones par les papillons, expliqués par les découvertes postérieures. En ce qui concerne la botanique, Fabre a tenté d'acclimater plusieurs espèces dans son jardin et a décrit et collecté de nombreux échantillons. On lui doit aussi des aquarelles de champignons très précises. S'il collecte et observe lui-même plantes et insectes, Jean-Henri Fabre met aussi à contribution tout un réseau de correspondants. On peut ainsi mentionner le frère Judulien, en Argentine, qui entretient des échanges nourris à propos des bousiers durant la rédaction du 5e tome des Souvenirs entomologiques. De fait, Fabre correspond avec environ 150 savants professionnels ou amateurs. Son travail en entomologie trouve son aboutissement dans la publication, entre 1879 et 1907, des dix tomes des Souvenirs entomologiques qui lui valent une notoriété internationale. Le onzième tome qui paraît en 1913 est la biographie de Fabre par le Docteur Georges Legros, admirateur passionné et promoteur du travail de Fabre. En effet, le Docteur Legros, médecin de campagne, le rencontre vers 1905-1906 à l'harmas. Il devient le protecteur de Fabre et organise notamment son jubilé en 1910. C'est également lui qui soutient la candidature de son maître au prix Nobel de littérature en 1911. Grâce à lui et au succès des Souvenirs entomologiques, plusieurs personnalités visitent Fabre. Joseph Thierry, ministre des Travaux publics, vient en visite le 5 août 1913. Puis le Président Poincaré se rend à l'harmas, après un déjeuner avec Mistral, le 14 octobre 1914. La rédaction de la biographie de Fabre vient donc couronner le succès de l'entomologiste. Celui-ci la relit d'ailleurs et y prend part. Enfin, en 1914, le biographe devient député et il propose à Fabre de faire acheter l'harmas par l'Etat pour sauvegarder ses recherches et ses collections. Enfin, musique et langue provençale font partie des domaines de connaissance du savant. Ses poèmes en provençal et français, parfois mis en musique, ont contribué à la sauvegarde de la langue, tel que l'avait suggéré Alfred Moquin-Tandon. Mais les relations avec Mistral ne sont pas aussi poussées qu'on a pu le dire. Jean-Henri Fabre a été nommé Felibre puis «cabiscou» d'honneur de l'école de Ventoux fondée par le poète Charasse. C'est encore Legros qui nourrit les relations entre les deux hommes pour contribuer au succès de l'entomologiste.
De manière générale, le fonds présente une grande variété de documents. On pourra y trouver les manuscrits et épreuves imprimées des ouvrages de Jean-Henri Fabre, ainsi que ses aquarelles, notes, croquis et sa correspondance. Le fonds contient, en outre, une grande variété de photographies aux supports divers (plaques de verre, ektachromes, tirages) représentant l'harmas ou la famille Fabre. Le fonds présente donc un intérêt biographique et scientifique mais aussi documentaire pour ce qui concerne la publication d'ouvrages de vulgarisation scientifique dans la seconde moitié du 19e siècle.
La Bibliothèque centrale du Muséum conserve à ce jour 609 aquarelles de Jean-Henri Fabre, dont 9 ont été acquises en 2014.
Producteur : Fabre, Jean-Henri (1823-1915)
Historique de conservation :
Le fonds Jean-Henri Fabre s'est constitué à partir des documents présents à l'harmas, la demeure où Fabre vécut entre 1879 et 1915. L'harmas ayant été racheté par l'Etat, sur proposition du Docteur Georges Legros, le Muséum national d'Histoire naturelle fut chargé de son entretien. Les lieux ont été gardés par les enfants de Fabre jusque dans les années 1980 : Aglaé Fabre d'abord puis, après le décès de celle-ci en 1931, Paul-Henri Fabre. De nombreux documents ont été dispersés entre les descendants de Jean-Henri Fabre. Certains ont été vendus, notamment par Paul-Henri Fabre. L'harmas était placé sous la responsabilité du laboratoire d'entomologie du Muséum, c'est pourquoi, dès 1958, l'entomologiste et correspondant du Muséum d'Histoire naturelle Lucien Gérin partage l'harmas avec le fils de Fabre. Entre 1978 et 1999, Pierre Téocchi, autre entomologiste, occupe les fonctions de conservateur de l'harmas. Suite au nouveau statut du Muséum en 2001 et à la création de la Direction des Bibliothèques et de la Documentation en 2003, les archives du fonds Fabre ont été transférées à la Bibliothèque Centrale du Muséum, à Paris. Elles comprennent les documents non naturalisés, à l'exception des livres ; les collections zoologiques et les herbiers n'en font donc pas partie. Les éditions des ouvrages de Fabre sont restées à l'harmas. Le déménagement a été effectué sous forme de plusieurs versements par Anne-Marie Slézec, conservatrice de l'harmas à partir de 1999. Le dernier versement a eu lieu le 26 juin 2012. Les archives se sont enrichies avant leur arrivée à la Bibliothèque centrale. Par exemple, deux classeurs d'articles de journaux ont été donnés par Madame Paule Rassat. On peut encore citer un avocat belge, Jean-Philippe de Wind qui informait l'harmas des ventes de documents de Fabre et qui a contribué à l'acquisition de certaines pièces. Enfin, plusieurs pochettes et boîtes portaient le nom de Pichault, collectionneur de documents et en particulier d'aquarelles.
Sujet(s) :
  • Histoire naturelle
  • Éthologie
  • Entomologie
  • Botanique
  • Zoologie
Cote :
Archives Jean-Henri Fabre : Ms FAB 1 à Ms FAB 42
Inventaire des Aquarelles de Jean-Henri Fabre : DES FAB
Inventaire des Aquarelles de Jean-Henri FABRE (1823-1915)
Volumétrie : 9 ml
Langue des documents :
Les documents sont majoritairement en français mais le fonds présente quelques archives en occitan ainsi que dans une grande variété de langues étrangères (allemand, anglais, latin, croate, finnois, tchèque, japonais).
Instrument de recherche :
Les archives du fonds Jean-Henri Fabre (1823-1915) sont signalées dans Calames (Catalogue en ligne des archives et des manuscrits de l'enseignement supérieur).
Un premier inventaire des collections d’aquarelles est dressé par les héritiers de Jean-Henri Fabre pour l’acte de vente de l'Harmas, en 1922, la demeure où Fabre vécut entre 1879 et 1915. Il nous apprend que les planches de champignons, au nombre de 616, et des planches de poteries au nombre de 44, étaient rangées dans 19 grands albums.
Vers 1960, au moment de leur redécouverte par Roger Heim, Directeur du Laboratoire de Cryptogamie du Muséum, les aquarelles sont retirées de leurs albums d’origine et transférées dans des chemises. Les déterminations de Fabre sont vérifiées et la nomenclature mise à jour. Ainsi, certaines mentions manuscrites portées au dos des aquarelles sont de la main même de Roger Heim.
C'est également à cette époque, qu'au rez-de-chaussée de la Maison de Fabre, l’ancien cellier est spécialement aménagé pour y exposer une grande partie des aquarelles de champignons avec des ouvrages de Fabre (ouvrages didactiques, Souvenirs entomologiques et une partie de leurs traductions) et des documents ayant trait à sa vie et à ses travaux (poèmes, partitions musicales, médailles distinctives…) ; cet espace sera baptisé « Salle des Champignons » ou « Salle des Souvenirs ».
Les aquarelles seront finalement décrochées des murs, après la fermeture au public de l’Harmas, le 1er septembre 2000, quand la nécessité de restaurer le site devint inéluctable. Les aquarelles sont actuellement conservées à la Bibliothèque centrale du Muséum.
Fonds associés :
A la Bibliothèque centrale :
- Aquarelles de champignons peintes par Jean-Henri Fabre
- Fonds Georges Legros
Au Muséum national d’Histoire naturelle :
- Livres et collections naturalisées de Fabre, harmas, Sérignan du Comtat.
Autres organismes français :
- Archives départementales du Vaucluse, Palais des Papes, Avignon.
- Bibliothèque nationale de France, livres publiés et 16 photographies de presse sur plaques de verre en cote IE 13 (344) (numérisées et disponible via la bibliothèque numérique Gallica).
- Editeur Magnard-Vuibert, archives de Charles Delagrave, dessins originaux et photographies ayant servi à illustrer les ouvrages.
Service ressource : Bibliothèque centrale du Muséum national d'histoire naturelle
38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire
75005 Paris
tél. : 01 40 79 36 27
mail : bcmweb[@]mnhn.fr
Droits :
Le fonds ne présente pas d’archives non communicables d’après le Code du Patrimoine. Les documents sont librement accessibles, sous réserve de leur bon état matériel. Deux plaques de verre (Ms FAB 39 PHO) sont trop fragiles pour être communiquées : des tirages positifs d’époque sont présents dans le fonds. La reproduction des documents est soumise au droit d’auteur. La copie privée est la seule acceptée. Le service du patrimoine peut effectuer des numérisations et des tirages payants, sur demande du lecteur.
Couverture :
Les documents ont été produits entre 1833 et 2004, les plus récents étant relatifs à une exposition consacrée à Fabre.
Source : Calames (Catalogue en ligne des archives et des manuscrits de l'enseignement supérieur)
Wikipédia
Notice modifiée le 21/02/2019