Fonds Michel Leiris (1901-1990)

Notice créée le 28/02/2018

Collection : Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)

Titre : Fonds Michel Leiris (1901-1990)
Description :
Michel Leiris (Julien Michel Leiris), né le 20 avril 1901 à Paris 16e et mort le 30 septembre 1990 à 89 ans à Saint-Hilaire dans l'Essonne, est un écrivain, poète, ethnologue et critique d'art français.
Michel Leiris est né au sein d'une famille bourgeoise cultivée qui le pousse contre son gré à faire des études de chimie alors qu'il est attiré par l'art et l'écriture. Il fréquente les milieux artistiques après 1918, notamment les surréalistes jusqu'en 1929. Il se lie d'amitié avec Max Jacob, André Masson, Picasso, etc.
Son œuvre a marqué les recherches ethnographiques et ethnologiques. Il épouse en 1926 Louise Godon (1902-1988) surnommée Zette, fille « naturelle » de Lucie Godon qui a trois sœurs plus jeunes (Jeanne, Berthe et Germaine). Michel Leiris devient ainsi le beau-fils de Daniel-Henry Kahnweiler, le puissant marchand de tableaux (s'occupant de Picasso notamment), ami de Max Jacob, Georges Braque, Juan Gris, et théoricien du cubisme. Avec l’appui de Georges Henri Rivière, sous-directeur du Musée d’ethnographie du Trocadéro depuis 1929, Leiris est officiellement recruté, en janvier 1931, par Marcel Griaule en tant qu’homme de lettres et étudiant en ethnologie faisant fonction de secrétaire archiviste de la Mission ethnographique, la « Mission Dakar-Djibouti ».
Bien qu'il n'ait pas de formation d'ethnologue, l'intérêt qu'il a montré au cours de sa collaboration à la revue Documents pour les relations entre les sciences sociales et le marxisme lui vaut d'avoir été choisi pour cette expédition. Michel Leiris tient le journal de bord de cette mission, mais qui est surtout son propre journal de route, publié sous le titre de L'Afrique fantôme, dont la tonalité est de plus en plus personnelle et intime.
De retour à Paris, Leiris a du mal à se réadapter à la vie parisienne. Il se met à étudier l'ethnologie en suivant les cours de Marcel Mauss à l'Institut d'ethnologie, puis prend la responsabilité du Département d'Afrique noire du Musée d'ethnographie du Trocadéro (ancêtre du Musée de l'Homme). Leiris se donne comme mission d'obtenir les diplômes qui légitimeront ses activités. Son mémoire sur la langue secrète des Dogons présenté à l’École pratique des hautes études en sciences religieuses mais ajourné par Louis Massignon qui lui reproche de procéder par « explosions successives de pensée » et non par enchaînements discursifs, est soutenu en juin 1938. Entre temps, en janvier 1935, Leiris commence à suivre les cours les religions primitives de Maurice Leenhardt à l’EPHE et, à partir du mois de novembre, prépare une licence de lettres à la Sorbonne. En 1936, il obtient un certificat d’histoire des religions (option religions primitives), et le 21 novembre de la même année, un certificat de sociologie. En juin 1937, il décroche un certificat d’ethnologie (options linguistique et Afrique Noire), et le 21 d’octobre le diplôme d’amharique de l’École nationale des langues orientales vivantes.
De 1937 à 1939, il participe aux travaux du Collège de Sociologie, fondé par Georges Bataille et Roger Caillois, qui, entre autres, s'emploie à « appliquer » les thèses sur le sacré de Marcel Mauss et de Robert Hertz aux faits sociaux et politiques contemporains.
Au printemps de l’année 1938, Leiris est nommé directeur de service au Laboratoire d’ethnologie du Muséum national d'histoire naturelle (c'est-à-dire au Musée de l'Homme), puis il entre comme chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) tout en demeurant affecté au Musée de L'Homme. Il en reste salarié jusqu’à sa retraite, en 1971.
Parallèlement à son activité institutionnelle, Michel Leiris a produit une oeuvre littéraire et de critique d'art. En novembre 1984, Michel et Louise Leiris font don au musée national d'art moderne (centre Pompidou-Paris) de leur collection de peintures et sculptures, plus de deux cent-cinquante œuvres (de Picasso, Bacon, Giacometti, Braque, Ernst, Gris, Masson, Klee, Miró, Vlaminck, Derain, etc.).
Avec Jean Jamin, Leiris a fondé en 1986 au musée de l'Homme la revue d'histoire et d'archives de l'anthropologie Gradhiva, aujourd'hui publiée par le Musée du quai Branly, ainsi que la collection “Les cahiers de Gradhiva” publiée aux éditions Jean-Michel Place.
Hospitalisé à l’Hôpital américain de Neuilly (du 7 au 20 novembre 1989) à la suite d'une crise cardiaque, il décède le dimanche 30 septembre 1990. Leiris a légué ses biens à Amnesty International, à la Fondation des Droits de l’Homme, au Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP). Sa bibliothèque, ses manuscrits littéraires et sa correspondance sont donnés à la bibliothèque littéraire Jacques Doucet, tandis que ses travaux et archives ethnographique, ses documents politiques sont déposés à la bibliothèque du Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France. Jean Jamin en est l'héritier littéraire.

Le fonds est constitué des dossiers qui se trouvaient dans le bureau de Michel Leiris au Musée de l'Homme, documents se rapportant donc à la carrière d'ethnographe de Michel Leiris : pièces administratives, correspondances, notes de cours, dossiers d'expositions, enquêtes et manuscrits. La correspondance inclut des courriers de personnalités du monde des musées, des institutions internationales de la Culture et de l'Education, de collectionneurs, ethnologues, écrivains et artistes, ou encore des militants de la cause noire (Afrique-Antilles) : Georges Balandier, Aimé Césaire, Anne Chapman, Marcel Cohen, Georges Condominas, Nancy Cunard, Jacqueline Delange-Fry, Alioune Diop, Emile Dermenghem, Frantz Fanon, Edouard Glissant, Melville Herskovitz, Jean Laude, Pierre Meauzé, Alfred Métraux, Théodore Monod, Jacques Rabemananjara, Denise Paulme-Schaeffner, André Schaeffner, Joseph Tubiana, Pierre Verger...
Producteur : Leiris, Michel (1901-1990)
Historique de conservation :
2006 : Don au Collège de France par Jean Jamin, exécuteur testamentaire de Michel Leiris. Déposé au Laboratoire d'anthropologie sociale.
Nom de l'institution détentrice : Laboratoire d'anthropologie sociale
Sujet(s) :
  • Africanisme
  • Colonialisme
  • Ethnographie
  • Littérature
  • Muséographie
  • Politique
  • Primitivisme
  • Racisme
Cote : fr/cdf/las/FML
Volumétrie : 21 boites, 166 dossiers, 3220 pièces, 201 tirés-à-parts
Langue des documents : Français
Instrument de recherche :
Inventaire en ligne, catalogue Salamandre ; base de données en ligne sur le site du Laboratoire
Fonds associés : Fonds Michel Leiris à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet
Service ressource : Tél. : 00 33 (0)1 44 27 17 46
Droits : Accès réservé, sur autorisation
Couverture : 1926-1990 (date d'activité du producteur)
Source :
Eléments biographiques extraits de la notice Wikipédia ; notice de description du fonds dans la base de données du Laboratoire d'anthropologie sociale
Notice modifiée le 21/02/2019